Sébastien Garnier travaille activement au lancement prochain de CXMP, la marketplace du groupe Comexposium, prévu en novembre. Il nous explique les dessous de ce projet très ambitieux qui pourrait révolutionner le secteur food.

Expliquez-nous pourquoi Comexposium veut lancer une marketplace ?

L’idée, c’est de lancer un outil qui va vraiment accompagner nos clients, qu’ils soient exposants, vendeurs ou visiteurs-acheteurs, et ce, tout au long de l’année. Cela se passe sur deux jours à Gourmet Selection, cinq sur le SIAL. Sauf qu’on fait du business pendant 365 jours. On veut mettre à disposition de nos clients un outil pour leur permettre de continuer à faire ce qu’ils font sur les salons.

C’est-à-dire ?

Je ne parle pas du tout d’un salon digital, mais d’un outil complémentaire du salon physique. Pour faire une marketplace, il faut des acheteurs et des vendeurs. Les vendeurs, ça fait plus d’une centaine d’années qu’on les connaît, on les appelle les exposants ; les acheteurs sont les visiteurs. On a donc une base de contacts que l’on connaît très bien, que l’on interroge régulièrement, et dont on connaît les besoins et les attentes. Le rôle de Comexposium est de créer une ou des agoras où différents acteurs viennent se regrouper. Cette agora, on va juste la dupliquer sur cette plate-forme. Si vous êtes vendeurs, vous pourrez vendre vos produits, on n’est pas juste sur un simple catalogue ; si vous êtes visiteurs-acheteurs, vous pourrez acheter et passer vos commandes. Cette plate-forme va avoir un intérêt pour nos exposants, notamment sur le plan financier. On va proposer un abonnement, mensuel ou annuel, et un pourcentage de commission sur les ventes. Toutes les sociétés exposantes qui vont s’inscrire auront un avantage, une réduction sur leur abonnement. In fine, on veut offrir un outil multicanal où l’exposant n’accédera qu’à une seule plate-forme pour gérer son stand, son catalogue produits, ses ventes et sa facturation. Cette marketplace, on l’a pensée à travers trois univers : food, fashion et sports.

Quand la marketplace sera-t-elle disponible ? Où en êtes-vous dans le processus de tests ?

On aime bien parler d’omnicanalité. L’idée est de mettre à disposition une plate-forme qui permette de gérer à la fois le physique et le digital. Pour nous, il est important de capitaliser sur ces clients. La plate-forme est en ligne, dans une période de bétatest. Une cinquantaine de testeurs, qui sont des exposants, mettent donc leurs catalogues en ligne sur la marketplace. On finit de la construire avec eux, notamment sur les dernières subtilités. L’outil sera en ligne en novembre 2021, le temps de finaliser tout le process de paiement et de sécurisation.

Quel est l’intérêt pour un exposant d’être présent sur ce canal ?

Il est assez simple. Aujourd’hui, les exposants sont sur les salons car ils font confiance à Comexposium. Demain, sur la plate-forme, ils feront toujours confiance à Comexposium. On a passé un business avec une société qui s’appelle Webhelp, spécialiste des systèmes de financement sur internet. Elle va gérer la transaction entre l’acheteur et le vendeur. L’acheteur ne va pas envoyer les fonds directement au vendeur, on va passer par un tiers de confiance. L’argent sera sécurisé, le temps que la marchandise arrive, à la manière de ce que fait Vinted. On fait la même chose à une échelle beaucoup plus grande. C’est la garantie d’être dans un système sécurisé.

Comment envisagez-vous la suite ?

Demain, on va développer des fonctionnalités supplémentaires, efficaces en 2022. Si vous êtes une petite société exposant dans l’épicerie fine, vous n’avez pas forcément le temps ou le budget de mettre tout en place sur le digital. Avec la marketplace, lorsque vous avez pris le temps de saisir votre catalogue produits, demain, avec un abonnement supplémentaire, vous pourrez créer votre site e-commerce BtoB et tout gérer depuis la marketplace (stock, facturation, paiement, échanges avec les acheteurs). Notre vocation, c’est d’accompagner nos entreprises exposantes dans un premier temps. In fine, on va aller chercher d’autres sociétés. Certaines viendront par la marketplace et trouveront peut-être un intérêt à prendre un stand par la suite.

Est-ce une manière de se réinventer ?

Notre métier d’organisateur de salons change. Avant, on était plutôt des vendeurs de mètres carrés ; aujourd’hui, organiser un salon, ça veut dire animer une communauté. On a longtemps parlé du média salon. On va devenir un média et produire du contenu qu’il faut valoriser. On doit donc créer une dynamique à travers la newsroom, en y créant du trafic tout le temps. Pendant le Covid, on a testé plein d’outils, comme les salons virtuels. L’outil digital est un outil de business ; et notre raison d’être, c’est de faire du business. On doit les accompagner dans ce business-là ; on a trouvé cet outil, plutôt intéressant.

Les exposants rencontrés notamment lors du dernier Gourmet Selection ont-ils été réceptifs ?

Sur la partie food, on a beaucoup de questions et d’attentes, on est sur un secteur beaucoup moins digitalisé que la mode. A Gourmet Selection, j’ai passé du temps à expliquer aux uns et aux autres l’intérêt d’être sur la marketplace. Je pense que l’on va participer activement à la digitalisation du secteur food. Et c’est tant mieux.

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