France : une histoire de chocolat
Le chocolat va s’inviter à Pâques, tradition oblige, pour de nombreux foyers. C’est, avec Noël, l’un des moments forts des ventes du secteur du chocolat en France. Ce produit suscite un véritable engouement des consommateurs grâce au savoir-faire des maîtres chocolatier français, perçu comme unique au monde.
Le chocolat est connu depuis des millénaires puisqu’on rapporte que le peuple olmèque (1500-400 avant J.C) cultivait déjà le cacaoyer en des temps immémoriaux. En France, ce mets sucré si caractéristique arrive sur les tables en 1615 pour le mariage d’Anne d’Autriche. On le consommait alors exclusivement sous forme de boisson. Il faut attendre 1674 pour que les premières friandises faites de chocolat trouvent leur place sur les tables de la noblesse. L’addiction au chocolat était née et cet engouement ne s’est jamais démenti depuis.
La France a ainsi une longue tradition de consommation de chocolat, notamment de chocolat de grande qualité. Il n’est pas un autre pays au monde où le chocolat ne se décline en grands crus, inspirés par les appellations du secteur vinicole. Au cours des années, la créativité des maîtres chocolatiers français n’a fait que s’enrichir de nouveaux talents.
Récemment, la région Ile-de-France évoquait la création de chocolats aux arômes franciliens. Les chocolatiers d’Ile-de-France n’hésitent plus à des mélanges audacieux tels que le coquelicot de Nemours, la menthe poivrée de Milly-la-Forêt ou encore la rose de Provins.
Le plus important représentant du secteur est le Syndicat du Chocolat. Il a vu le jour il y a 150 ans. La vénérable institution regroupe aujourd’hui 64 entreprises, du géant de l’agro-alimentaire à l’artisan chocolatier ou à un réseau de boutiques ayant plus de 10 points de vente. Sur les 64 entreprises, une demi-douzaine d’entre elles étaient présentes à l’édition 2021 de Gourmet Sélection. Comme, par exemple Leonidas, Medicis ou Monbana.
Le chocolat en chiffres en France
Les fabricants s’efforcent d’enrichir, de transmettre et d’inscrire dans la durée des savoir-faire uniques, en associant le plaisir du goût au sens de l’innovation. Tandis que la mission du Syndicat du Chocolat est notamment d’accentuer l’implication française dans la pérennisation d’une filière “cacao durable”, en lien avec les pays producteurs, tout en valorisant les traditions.
Si l’on étudie les chiffres, 115 entreprises étaient recensées en France en 2020. La grande majorité sont des PME (52%) et des TPE (36%). Ces entreprises produisaient un volume de 354 935 tonnes de chocolat pour une valeur de 3 329 millions d’euros. Dont un peu plus de 62% part à l’exportation. La première source de cacao en France est la Côte d’Ivoire. Le pays est le premier producteur au monde avec 43% de la production totale. Le Ghana arrive en deuxième position avec une part de 19%.
Sur cette production, les tablettes représentaient à elles-seules une part de marché de 38% des ventes suivies par les pâtes à tartiner avec 24,5% et les barres avec 14,2%.
La France est le sixième pays consommateur au monde de chocolat, coincée entre la Finlande et le Danemark. Toujours selon les chiffres du Syndicat du Chocolat, cela correspondait à une consommation de 6,4 kg de chocolat par an et par habitant. 4,4% des produits consommés étaient bio. Spécificité très française : 30% du chocolat consommé en France est du chocolat noir. Contre une moyenne de seulement 5% en Europe.
Près de 70 % du chocolat sont vendus en grandes surfaces, les 30 % restant sont commercialisés par d’autres circuits : détaillants, stations-services, kiosques, boulangerie, épiceries fines et chocolatiers.
Enfin, il faut savoir que Noël et Pâques sont les deux moments forts pour la vente du chocolat. En 2020, Noël représentait des ventes de 665 millions d’euros, équivalent à 29 635 tonnes. Pâques arrive loin derrière en deuxième place avec des ventes de 205 millions d’euros et 9 349 tonnes.