Les épiciers ruraux sur le devant de la scène

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Alexis Roux de Bézieux et Phillipe Lajat étaient présents lundi 26 septembre au salon “Gourmet Selection 2022” afin de mettre en perspective la vision du commerce de proximité du point de vue des petits commerçants et épiciers.

Les petits commerçants étaient à l’honneur lundi 26 septembre au salon “Gourmet Selection 2022” : le président de la Fédération des Epiciers de France, Alexis Roux de Bézieux, et son délégué général, Phillipe Lajat, étaient les invités de l’Agora des Experts, afin de s’exprimer sur la situation de ces commerçants du monde de l’épicerie fine, sur leurs manières de fonctionner et de s’adapter au contexte et crises actuels, ainsi que sur les attentes des consommateurs en milieux urbains et ruraux.

La Fédération des Epiciers de France

La Fédération des Epiciers de France a vocation de représenter les quelque 22 000 épiciers indépendants présents sur le territoire français, avec pour mission d’assurer une assistance juridique à l’ensemble des épiciers adhérents, de communiquer avec eux sur les aspects réglementaires en vigueur, et aussi de proposer un certain nombre de partenariats afin d’alléger les charges sociales pesant sur les épiceries fines. Son ultime mission sera d’assurer la mise en relation des différents épiciers, notamment via l’annuaire professionnel disponible sur leur site internet.

L’organisme assure ainsi un accompagnement permanent à ses adhérents en les aidant, en les épaulant et en les formant.

La Fédération des Epiciers de France s’emploie également à identifier les facteurs clés de succès en termes de commerce de proximité, afin d’accompagner les porteurs de nouveaux projets et de favoriser la réussite de leur implantation.

Petits commerçants, grand potentiel

Le choix de s’installer dans des lieux retirés pourrait apparaître comme un choix risqué, mais c’est en connaissance de cause que ces commerçants élisent résidence loin des endroits plus fréquentés, en faisant même de cet aspect une partie intégrante de leur identité.

Ainsi, parler d’épicerie fine et de ruralité n’a rien d’étrange : en effet, les petits commerçants comme les boulangeries et les épiceries constituent très souvent des points névralgiques capitaux pour les centres des ville ou des villages où ils s’installent, car outre leur côté utilitaire, ils savent également y créer du lien.

La Fédération des Epiciers de France a ainsi entrepris de recueillir les témoignages de ces commerçants qui réussissent, parfois loin de tout, afin d’entreprendre une action favorisant la revitalisation des petites agglomérations françaises : les commerçants interrogés s’expriment ainsi sur leurs parcours personnels, sur les caractéristiques du lieu et de l’environnement où ils s’établissent, sur l’offre proposée à la clientèle et, enfin, sur les aides mises en place à leur égard par la municipalité et ce, dans le but de mettre en exergue les différents facteurs clés de succès qui leur sont propres.

Ce qui ressort de ces histoires de vie

Plusieurs constats ressortent ainsi de ces différents témoignages. Avec premièrement la nécessité absolue de se différencier de la grande distribution : tous sans exception font le choix de fournir une offre “classique”, dite de dépannage, mais en proposant à côté une majorité de produits fins qualitatifs et régionaux. Peu importe le niveau d’isolement, il sera nécessaire pour eux de se différencier par une offre plus qualitative et résolument plus orientée sur le terroir local que celle offerte par la grande distribution.

Le deuxième constat énoncé par Philippe Lajat est celui de la segmentation par type de clientèle. En effet, le petit commerçant devra maximiser son offre en l’adaptant au type de clientèle qu’il sera susceptible de rencontrer là où il établit sa boutique : les locaux n’auront pas forcément les mêmes besoins que les touristes de passage ou que les randonneurs par exemple. D’où l’importante de réfléchir son offre pour l’adapter au type de clientèle en présence.

Un troisième constat est celui de l’intérêt à conserver des prix raisonnables, en mettant en valeur les denrées et produits qui les font réellement vivre, tout en appliquant des marges différenciées.

Enfin, le dernier élément probant ressortant de ces témoignages sera l’importance pour ces commerçants d’assumer des rôles dits “hors-commerce” afin de travailler en bonne intelligence avec leur environnement : le fait notamment de participer à la vie communale en jouant le rôle de point d’information ponctuel ou d’office du tourisme improvisé renseignant ses visiteurs sur les restaurants ou chambres d’hôtes avoisinants sera typiquement un très bon vecteur de cette bonne intelligence.

Ils peuvent également assurer ces rôles en s’intégrant au mieux dans l’écosystème des producteurs et fournisseurs locaux, ce qui permet d’inclure à leur offre les meilleurs produits, tout en acquérant une meilleure connaissance de leur environnement ainsi que des opportunités qu’ils peuvent y saisir pour surprendre leur clientèle.

Mettre en valeur son écosystème pour mieux séduire

Philippe Lajat insiste d’ailleurs beaucoup sur ce dernier point : outre leur forte identité, la plus grande force de ces petits commerçants réside dans cette capacité qu’ils ont de travailler en bonne synergie avec leur environnement et surtout à y créer du lien : par exemple, en travaillant avec des restaurateurs et des gîtes, qui feront appel à leurs services pour se fournir en produits du terroir ; ou bien en orientant les touristes sur les différentes activités avoisinantes qui, en retour, en feront de même pour eux avec leurs clients.

Alexis Roux de Bézieux et Phillipe Lajat répondent aux questions de l’assistance.

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