septembre 25, 2024

« Quand on choisit un producteur, ça ne sert à rien de lui prendre un seul produit »

Rencontre avec Karine Martin, fondatrice et directrice de La Trotteuse (Rennes) et visiteuse attentive du salon Gourmet Selection. 

Depuis quand êtes-vous dans le secteur de l’épicerie fine ?
Au départ, je ne suis pas du tout issue de ce secteur-là, puisque je travaillais dans le bâtiment. Mais j’avais une envie d’entreprendre, une tranche d’âge aussi qui fait que l’on a envie d’un peu de changement. Et comme j’aime bien tout ce qui touche à la nourriture, je me suis lancée dans cette aventure il y a trois ans et j’ai ouvert la boutique il y a deux ans, au centre de Rennes, juste derrière la mairie.

Est-ce la première fois que vous venez à Gourmet Selection ?
Non, j’étais déjà venue en septembre 2022, alors que je m’apprêtais à ouvrir la boutique en novembre. Même si j’avais déjà la quasi-totalité de mon offre, cela m’avait quand même permis de découvrir certains produits. Mais j’avoue qu’au début, j’étais un peu perdue face à l’ampleur du salon et à la diversité des producteurs et puis je ne savais pas encore ce qui allait plaire ou ne pas plaire. En revanche, les conférences m’avaient beaucoup aidées. Cette année, les conditions sont très différentes pour moi. Ce qui est très chouette, c’est de déguster, de rencontrer des nouveaux producteurs que je ne connaissais pas forcément mais surtout de rencontrer des producteurs dont je vends les produits, mais avec qui je n’ai pu échanger que par téléphone ou par mail parce qu’ils ne sont pas locaux. Toutes ces rencontres, c’est vraiment très sympa et cela suscite des échanges qui vont dans les deux sens car je peux faire un retour sur ce que disent mes clients aux producteurs avec qui je travaille déjà.

Qu’est-ce que vous allez rapporter dans votre panier cette année ?
Je suis venue avec des besoins pour renouveler mes gammes sur certains secteurs. Les tartinades de la mer, par exemple. Sur le salon, j’ai pu rencontrer deux producteurs intéressants, à moi maintenant de faire le choix entre les deux… J’ai aussi pu découvrir en vrai des produits dont j’avais entendu parler sur les réseaux sociaux et je pense en rentrer quelques-uns très prochainement. Mais quand on choisit un producteur, cela ne sert à rien de lui prendre un seul produit. 

Pourquoi ?
J’ai assisté à une conférence pendant le salon où l’animatrice parlait de la « règle des 3 » et c’est une réalité : il faut au minimum rentrer 3 produits d’une même gamme pour que les gens l’identifient. Si on a un produit tout seul, ça ne marche pas. Et c’est valable pour tous les produits, sinon on perd le client. Si on ne propose que des échantillons, il n’y a pas de cohérence.


Pouvez-vous décrire ce que l’on trouve en rayon quand on se rend chez La Trotteuse ?

J’ai des produits sucrés, des produits salés, des boissons sans alcool, un assortiment de thés et quelques produits frais. J’essaie de diversifier mon offre, de la changer de façon assez régulière même si j’ai des best-sellers que je garde de toute façon. J’essaie au maximum d’avoir des produits locaux, cela représente près de 70 % des produits que l’on trouve en boutique. Mais je ne souhaite pas non plus me transformer en « épicerie bretonne » ; j’ai des produits asiatiques, des produits méditerranéens…