Les avantages en pagaille d’un corner vrac selon Didier Onraita

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Didier Onraita, co-fondateur et administrateur de l’association “Réseau Vrac”, s’est exprimé dimanche 25 septembre au cours d’une conférence donnée à l’occasion du salon professionnel “Gourmet Selection 2022”

Didier Onraita était au salon “Gourmet Selection 2022” pour parler du Réseau Vrac, le réseau des professionnels du vrac, de Day by Day et de My retail box.

Didier Onraita, co-fondateur de “Day by Day”…

En plus de leur vocation commune à œuvrer pour la promotion du vrac, les deux structures ont également comme point commun d’avoir été fondées par Didier Onraita, un homme qui a toujours été obnubilé par le gaspillage et les déchets. Il a ainsi choisi de se battre contre ce qu’il appelle sobrement “l’esclavage dépourvu de conscience écologique“, à savoir que la société actuelle tolère encore en 2022 que l’on puisse utiliser du temps, de l’énergie et employer de la main d’œuvre pour quelque chose qui finira à la poubelle.

Créée en 2011 avec David Sutrat, l’enseigne Day by Day développe des épiceries spécialisées dans la vente de produits de consommation courante (thé, café, sucre, riz, pâtes, savon…) sans emballage au grand public avec une bonne qualité, leur procurant ainsi une meilleure maîtrise de leur consommation et des déchets produits émis par foyer grâce à la réduction des emballages : l’enseigne compte aujourd’hui 65 franchisés sur l’ensemble du territoire français et est le résultat d’un concept mûrement réfléchi par Didier Onraita depuis le début des années 2000.

Mais également de “Réseau Vrac”

Réseau Vrac, quant à elle, est une association réunissant l’ensemble des professionnels du vrac, qui se sont donnés pour vocation de promouvoir le vrac auprès des consommateurs, mais également d’agir en tant que lobby auprès du législateur : la démarche se veut avant tout prévenante, et plaide en faveur d’un mode de consommation plus sain, en pointant notamment les problèmes posés par la surabondance des déchets d’emballage, qui représentent 460 millions de tonnes de déchets plastiques produits par année dans le monde.

Le gaspillage des ressources alimentaires représente lui aussi un sujet brûlant à défendre pour Réseau Vrac : en effet, dans un contexte où la guerre en Ukraine accentue les problèmes d’approvisionnement, ce gaspillage alimentaire représente aujourd’hui plus du tiers de la production agroalimentaire, qui terminera tout bonnement à la poubelle avant d’avoir été consommée par qui que ce soit.

Les causes de ce gaspillage sont diverses et observables à l’échelle de chaque pays selon Didier Onraita : dans les pays en voie de développement, il sera plus induit par des soucis d’infrastructure ou de transport, tandis que dans les pays riches, ce gaspillage arrive le plus souvent à la transformation, ou lors de la phase de consommation, chez le consommateur lui-même.

Rien qu’en France, ce sont 67 euros en moyenne de nourriture gaspillée par personne et par mois. Un problème mis en lumière dès 2015 auprès du législateur qui a pris l’engagement de réduire ce gaspillage de 50% d’ici 2030, mais qui ne trouve à ce jour encore aucune solution satisfaisante, faute à une offre inadaptée et entraînant un gaspillage alimentaire ingéré ou de surconsommation.

Le vrac, quels avantages ?

Si l’on veut mieux maîtriser sa consommation, il faut que les courses redeviennent un aspect du quotidien, insiste Didier Onraita. Et c’est justement sur cette approche d’une consommation raisonnée et “quotidienne” que s’articule la philosophie du vrac portée haut et fort par l’entrepreneur ainsi que par son association.

Didier Onraita évoque aussi une évidence : “Pour pas jeter, faut pas acheter“. Chaque Français jetterait environ 354 kg d’ordures ménagères chaque année selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. La vente en vrac, c’est-à-dire des produits non pré-emballés, apporte une solution à ce problème, tout en réalisant d’importantes économies sur le coût des emballages ou encore les frais du marketing : ces produits sont vendus jusqu’à 30 % moins chers, et sans générer le moindre déchet plastique.

Le vrac constitue ainsi un mode de consommation permettant de n’acheter que la juste quantité, afin d’éviter le gaspillage, et par la même de supprimer totalement les emballages à usage unique.

Un modèle universel et vertueux, basé sur le libre service

C’est dans cette optique de lutte à la fois contre le gaspillage et la surabondance de déchets issus des emballages plastiques que Didier Onraita a fondé son enseigne. Comme il le dit lui-même, “aujourd’hui, tout est légalement “vracable”, sauf certaines denrées comme le lait” et certains produits comme les compotes ou encore les confitures, qui nécessitent des conditions de conservation et de stockage particulières.

Il s’agit d’adapter au maximum le mode de distribution de ces produits dits “vracables”, toujours dans une optique de meilleure maîtrise de la consommation, voire même d’éducation des consommateurs, mais aussi d’élimination des déchets issus des emballages plastiques, avec des produits de qualité et disponibles en libre service sur l’espace de vente. De là, la loi dispose que l’épicerie doit proposer aux consommateurs une solution de contenants réutilisables, de manière gratuite ou bien vendue. Par exemple, Day by Day propose aux usagers de récupérer leurs emballages usagés et de les nettoyer afin de les réinjecter dans le circuit en les remettant à disposition des consommateurs venant faire leurs achats.

Didier Onraita l’affirme : “En terme de consommation, les principaux leviers déterminant l’achat sont le temps et le coût“. D’où l’intérêt d’axer l’offre vrac sur du libre service : d’un côté, le consommateur se sert rapidement, simplement et de manière raisonnée ; et de l’autre, l’épicier fait l’économie d’employés affiliés au service par exemple, ce qui libère du temps et se répercute également sur le prix de vente des denrées, ainsi que sur le bilan comptable de l’épicerie.

Enfin, il est à observer que la demande envers le format du vrac a tendance à très nettement se diversifier ces dernières années, avec notamment un intérêt grandissant de la part des 40-50 ans pour ce modèle qui n’intéressait jusqu’alors que des couches de consommateurs plus jeunes et plus éduqués aux soucis environnementaux ou de consommation irraisonnée. Cette couche de population, qui a grandi dans une logique de grande distribution, a pu notamment s’éveiller à ce nouveau mode de consommation au travers de leurs enfants, notamment parfois par le syndrome de “l’ado dictateur” selon Didier Onraita. On constate ainsi la potentielle universalité de ce modèle plus vertueux et plus responsable, autant envers l’environnement que le consommateur.

Présentation “Day by Day”
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